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Circulation en forêt wallonne – Réglementation

Circulation en forêt wallonne – Réglementation

Circulation en forêt wallonne – Réglementation

La forêt ardennaise est accueillante. Son accès est largement ouvert au promeneur, pourtant, si on trouve rarement des clôtures ou des barrières sur notre chemin, ces espaces forestiers sont bel et bien la propriété de quelqu’un : la Région, une commune, un agriculteur, un groupe d’investisseurs ou elle fait partie de l’héritage familial d’une longue lignée de propriétaires terriens. Tant en Belgique qu’en Ardennes françaises, le domaine forestier se répartit approximativement pour moitié au domaine public (Etat, communes) et pour moitié aux propriétaires privés.

 

Forêt privée ou forêt publique

Lorsqu’on circule en forêt, il est souvent impossible de savoir si on se trouve dans une forêt privée ou dans une forêt publique.

Au demeurant, pour le passant, cette nuance ne présente aucune importance, le même principe s’applique à chaque propriété privée ou publique. Sachant que la loi donne à chacun le droit d’autoriser ou d’interdire l’accès à sa propriété, c’est le caractère apparent de l’accessibilité qui détermine si la voirie est ouverte ou non au public. Si aucun signal d’interdiction ou barrière ne ferme le passage et que des traces de fréquentation sont présentes, on considère que la voie est accessible au public.

C’est simple, et en peu flou en même temps.

Il faut surtout retenir que, même dans les espaces dont l’Etat (ou la Région) est propriétaire, l’accès peut-être strictement interdit, c’est le cas de certaines zones de la réserve naturelle des Hautes-Fagnes. Ces zones de haute protection sont évidemment dûment signalées sur le terrain et renseignées sur les cartes touristiques.

 

Ce panneau d’information signale qu’on pénètre dans une forêt domaniale (dont l’Etat ou la Région Wallonne est propriétaire). C’est toujours bon à savoir, mais pas indispensable.

 

 

Qui peut aller où ?

On distingue plusieurs types de voyageurs : les piétons, les cyclistes, les véhicules à moteur, les cavaliers, les skieurs…

Et on distingue trois catégories de voiries forestières : la route, le chemin et le sentier

LA  ROUTE

Il s’agit d’une “voie publique dont l’assiette est aménagée pour la circulation des véhicules en général”. Les routes se caractérisent par leur largeur (au minimum celle d’un véhicule) mais également par leur revêtement. Les routes sont ainsi généralement pavées, goudronnées, bétonnées ou asphaltées. Les routes sont accessibles à tous, y compris les véhicules à moteur – Sauf si une signalisation spécifique limite l’accès.

LE  CHEMIN

C’est une “voie publique plus large qu’un sentier et qui n’est pas aménagée pour la circulation des véhicules en général”. Sa largeur est suffisante pour laisser passer un véhicule mais il n’est pas aménagé dans ce but. Les chemins sont généralement en terre ou empierrés. Les cyclistes, skieurs, cavaliers et les piétons se partagent les chemins en forêt.

LE  SENTIER

Il s’agit d’une “voie publique étroite dont la largeur n’excède pas celle nécessaire à la circulation des piétons”. La taille du sentier ne permet pas le passage de deux piétons de front. Seuls les piétons peuvent circuler en forêt sur les sentiers. Les autres utilisateurs ne sont pas autorisés à les emprunter sauf si un balisage le précise.


On l’aura compris, d’une manière générale, les véhicules à moteur (motos, quad, 4×4 etc…) sont proscrits dans l’espace forestier. Seules les routes publiques qui traversent les forêts leur sont ouvertes, et encore, à condition qu’aucune signalisation ne limite cet accès.

Les moyens de locomotion lente (chevaux, vélos,…) sont acceptés sur les chemins, et sur les routes évidemment.

Enfin, les piétons peuvent se déplacer partout. Mais, la forêt constitue un écosystème fragile, peuplé de nombreux animaux sauvages et parfois d’une flore rare. La forêt reste un milieu à protéger. Donc, même à pied, Il est interdit de quitter sentiers, chemins et routes ouverts à la circulation. Pas question de traverser les bois en tous sens pour y laisser nos odeurs, piétiner les jeunes plantes ou surprendre l’un ou l’autre animal.

Par ailleurs, une trouée dans un peuplement forestier ne doit pas nécessairement être interprétée comme un chemin accessible. Il peut s’agir d’un coupe-feu, d’une voie de débardage ou d’un sentier dégagé par un chasseur pour accéder à un poste de chasse. Ce n’est donc pas un chemin à suivre par le promeneur.

 

Une route en forêt domaniale. Ici, le panneau est clair et net, même s’il s’agit d’une route asphaltée, la circulation des véhicules à moteur y est interdite.

 

A droite un chemin, il est large et empierré, il permet le passage des cyclistes et des cavaliers. A gauche, un sentier, seuls les piétons peuvent s’y aventurer. Il faut reconnaitre que la différence entre chemin et sentier n’est pas toujours évidente et que cette confusion possible crée parfois des malentendus entre cyclistes et responsables forestiers.

 

Les chemins balisés

Le meilleur moyen de rester sur la bonne voie étant de suivre les itinéraires balisés proposés par de nombreuses organisations touristiques.

Tous les chemins balisés permanents sont signalés au moyen de signes conventionnels appelés les signes vosgiens.

Les formes appliquées sur des petites plaquettes signalent à quel type d’utilisateur le circuit s’adresse, piéton, cavalier etc.. Ces itinéraires ne sont bien-sûr pas obligatoires, ils ne constituent que des indications sur le parcours proposé par l’organisateur du balisage (les Maisons du tourisme, syndicats d’initiative etc…). On peut faire confiance à ces structures locales qui connaissent les ressources de leur territoire et les itinéraires les plus adaptés à la découverte de  l’endroit.

Le balisage n’a donc pas pour effet de limiter la circulation, de plus, il permet parfois de déroger à la règle générale. Par exemple un sentier peut être balisé pour des VTT ; l’organisateur du tracé a dans ce cas obtenu une dérogation pour permettre l’accès au sentier à des cyclistes normalement cantonnés sur des chemins.

Les itinéraires internationaux peuvent utiliser des balises spécifiques : les plus connus sont les GR – Sentiers de Grande Randonnée – (bandes blanche et rouge superposées). Les itinéraires GR sont des itinéraires balisés pour piétons. Les cavaliers, cyclistes et skieurs ne peuvent les emprunter en forêt que sur les tronçons empruntant les chemins. Ils ne peuvent suivre le GR sur les sentiers.

 

 

Itinéraire à suivre, ne vous inquiétez pas pour les clous. Ce sont des clous en aluminium, sans danger pour l’arbre ni pour la scie du bûcheron.

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Les fermetures temporaires

Les services forestiers peuvent fermer temporairement des voiries vicinales si la circulation présente un danger pour les personnes ou pour la forêt elle-même.
Les plus fréquentes et les plus connues de ces interdictions sont les périodes de chasse.

D’autres fermetures liées aux risques d‘incendies se généralisent par le fait des sécheresses à répétition. La région des Fagnes est particulièrement concernée, un drapeau rouge hissé en bordure des chemins signifie que l’accès est interdit durant cette période, soyez attentif.

Ces fermetures sont motivées et limitées aux périodes strictement nécessaires à la protection des raisons évoquées ci-dessus.

Ces interdictions sont annoncées et signalées au moyen par affichage. Les commune diffusent également les dates de battues sur leur territoire, les syndicats d’initiative et les Maisons du tourisme son également en mesure de signaler ces dates.

 

Les chiens en forêt

Les chiens en forêt font fuir le gibier, ils dérangent les mises bas ainsi que les couvaisons. Ils peuvent aussi incommoder les autres promeneurs et spécialement les jeunes enfants. C’est pourquoi il est obligatoire que les chiens soient tenus en laisse.

 

Le bivouac en forêt

Les feux et le bivouac sauvage sont également interdits. Certains itinéraires organisés proposent des aires de bivouac, vous les retrouverez sur  l’excellent site de Trekking et Voyage :
https://www.trekkingetvoyage.com/bivouac-en-belgique-ou-camper-librement/

 

La cueillette en forêt 

Pour pouvoir récolter quoi que ce soit en forêt, il convient d’avoir l’accord du propriétaire. Pour les forêts domaniales (propriétés de la Région wallonne), la Région wallonne a donné son accord pour la récolte de champignons ou de myrtilles dans les bois dont elle est propriétaire, aux conditions suivantes :

  • La récolte n’est autorisée qu’entre le lever et le coucher du soleil
  • La quantité maximum autorisée est de 10 litres par personne.
  • L’autorisation est suspendue en période de chasse les jours durant lesquels la chasse a effectivement lieu, et pour autant que cela soit clairement annoncé par voie d’affichage.
  • L’autorisation n’implique en aucun cas l’autorisation d’utiliser un véhicule à moteur sur les chemins forestiers.

Pour les forêts appartenant à d’autres propriétaires, aussi bien publics (par ex. les forêts communales) que privés, l’autorisation du propriétaire est requise. Avant de procéder à la cueillette, il est d’abord nécessaire de connaître le propriétaire de la forêt et d’avoir son accord. Les administrations communales pourront vous renseigner à ce sujet.

 

Important : dans les réserves naturelles, tout prélèvement est interdit.

Sinon,
crac dedans!

D’après la brochure « Circulation en forêt » de la Région Wallonne.
Photo du titre : Danielle Gevaerts / GEIE Destination Ardenne

Les fermetures abusives

Un propriétaire (que ce soit un particulier, la commune ou la Région) a toujours le droit de fermer une voirie dont l’assiette lui appartient. L’interdiction doit être marquée clairement soit par un panneau, soit par une barrière, soit aussi par une perche placée en travers de la voie.

Même les grands domaines forestiers privés sont traversés par des voiries publiques, consacrées par l’usage, et reprises dans le très officiel « Atlas des voieries vicinales » qui date de 1841. Sauf pour des fermetures temporaires décrites plus haut, ces chemins ne peuvent pas être condamnés par le propriétaire des parcelles riveraines. Seule une décision du Conseil communal local peut décider de déclasser ces voiries, c’est extrêmement rare et la décision doit être dûment argumentée. Les fermetures illégales sont cependant assez fréquentes, plus souvent sur les chemins agricoles que sur les voieries forestières. La bonne foi celui qui ferme un chemin n’est pas nécessairement mise en cause ; un grand nombre de passages n’étant plus utilisés depuis longtemps, les traces de fréquentation ayant disparu, un nouveau propriétaire peut ignorer qu’un passage public traverse sont bien. A fortiori si le vendeur a omis de le signaler…

L’asbl « Chemins de wallonie » veille à la défense des chemins et des sentiers publics:

https://chemins.be


 

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