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Coo, le Niagara ardennais

22Avr, 16 | lieux

Tout le monde vous le dira : c’est Jacques de Hubin, au milieu du XVIII ème siècle ! Et c’est LA cascade ! Un peu court, jeunes gens : gros plan sur les cascades de Coo, notre Niagara ardennais.

Je n’oublierai jamais le plongeon dans les pneus du préposé au suicide : en ces temps-là, pas de consoles de jeu. C’est à Coo, sur les « go-karts », qu’on apprenait à écraser un piéton. Souvenirs, souvenirs ! Quelque trente années plus tard, pas mal de choses ont changé.

Sauf les cascades qui, chacune à leur manière, dévalent la douzaine de mètres en faisant les plus spectaculaires d’un vaste horizon géographique.

Car il y a bien deux cascades à Coo, s’il n’y a qu’un seuil.
Détail ? Les mots, comme les pieds, sont faits pour être utilisés. Et les livres pour être lus. Ce qui éviterait entre autres de propulser quelques approximations au rang de vérités. Celle, par exemple, qui ferait du Prince-Abbé stavelotain Jacques de Hubin l’initiateur des travaux d’aménagement qui ont donné au site de Coo les caractéristiques topographiques qu’on lui connaît.

 

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Mais vous êtes sur Médiardenne, le site du terroir aux semelles de terroir.

Or donc, il suffira de se rendre sur place pour constater la présence de deux cascades. Et surtout que l’Amblève, au fil du temps et de ses eaux, a formé à Coo un méandre très accusé que l’érosion devait tôt ou tard court-circuiter. L’action humaine, avérée, n’a servi qu’à précipiter les événements. Reste à savoir quelle action ? Et quand ?

Car un moulin, alimenté par une partie de la petite cascade, est déjà cité à la fin du XV ème siècle. Par ailleurs, dès 1734, « Les Amusements de Spa » décrit les deux cascades, dont il recèle une gravure. Nous en déduisons donc fort logiquement que l’origine des deux cascades est antérieure à la parution de cet ouvrage de référence, et que la renommée du site devait avoir fait son chemin. En foi de quoi la paternité de Jacques de Hubin, Prince-Abbé de 1766 à 1787, ne tient pas la rive. Tout au plus celui-ci aura-t-il fait élargir la brèche existante.

 

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Alors, naturelles, ou pas ? La petite cascade, par son allure générale, ferait plutôt pencher pour la première hypothèse. Et la mixité semble de mise pour sa voisine. Mais alors, comme dirait l’autre : qui ?

Nombre d’historiens semblent oublier que les phénomènes, objets de leurs observations, sont d’origine humaine. Et que : « Ce qui a été, c’est ce qui sera ; ce qui est advenu, c’est ce qui adviendra. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil ». Ainsi ne vous est-il jamais arrivé, même l’âge avançant, de créer une cascade de toutes pièces ? Fut-ce simplement dans un caniveau, en frayant, songeur, son chemin à l’eau à travers un obstacle ? Nos aïeux, soyons-en convaincus, n’agissaient pas autrement. D’autant que des raisons très pratiques (lutte contre les inondations, récupération d’un espace cultivable…) venaient justifier une inclination toute naturelle.

Il y a donc tout lieu de penser que le percement de la grande cascade résulte d’un travail collectif, réalisé par plusieurs générations jusqu’à lui donner l’aspect que nous connaissons.

 

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Quoi qu’il en soit, les cascades de Coo, notre Niagara à nous, constituent un site remarquable auquel chaque saison apporte son charme. L’écho de leurs chaudrons, pour peu qu’on s’y arrête un temps, parvient très vite à mobiliser les sens, au-delà du brouhaha. C’était, vous souvient-il ? Vous poussiez une branche du pied, l’eau se précipitait dans la brèche. Et si elle ne faisait jamais que poursuivre sa course, inexorable, au moins aviez-vous le sentiment d’avoir agi sur son cours : la vie, Pèlerin, la vie…

Écrit par :Patrick Germain /2007

 

Note :
Coo, c’est également un site touristique avec les aménagements que cela suppose. Mais Mediardenne n’a pas (plus ?) vocation à faire de publicité gratuite pour des entreprises qui ne le sont pas. Logique. L’architecture du site, son alimentation, son fonctionnement etc. ne relèvent pas de l’opération du saint-esprit.
Source :
•    « Les Communes de la Province de Liège – notices historiques » Amédée de Ryckel (Demarteau – Liège – 1892) ;
•    « Guide Cosyn – Est de la Belgique » (Guides Cosyn – 19??) :
•     » Communes de Belgique – dictionnaire d’histoire et de géographie administrative » (T2/4) ouvrage collectif (Crédit Communal de Belgique / La Renaissance du Livre – 1980) ;
•    l’Ecclésiaste I-9


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