La canne, ou le bâton ?
Les promenades ardennaises sont rarement de tout repos : canne ou bâton ?
Un choix qui confine à l’art…
Et la réponse fuse : bâton. Mais pas n’importe comment : on le choisira, déclivités obligent – ce qui disqualifie la canne – d’une hauteur égale à celle du pli de son coude.
Cela étant entendu, on peut se précipiter dans un magasin de sport, et acquérir une de ces horreurs sans âme qui polluent de plus en plus le regard à l’occasion de nos sylvestres rencontres. Raaaaah !
Mais on peut – si on ne le doit – aussi pratiquer autrement. Marche à suivre.
Celui-là, c’est le mien : Martin. Il est en aubépine, et vous comprendrez à la fin de cet article pourquoi, vous aussi, vous finirez bien par lui donner un nom.
Faites-vous, avant toute chose, une idée de ce qu’il sera, des promenades durant lesquelles il ne quittera pas votre main. Parmi les arbres à bois durs, choisissez ensuite celui avec lequel, instinctivement, vous vous sentez le plus d’affinités. Il ne reste plus qu’à vous mettre en quête de votre bâton.
Lorsque vous l’aurez déniché, au hasard d’une promenade, prenez le temps d’expliquer à l’arbre ou à l’arbuste ce que vous lui voulez, et pourquoi : végétale, animale ou même minérale, aucune douleur infligée ne doit être gratuite. Et je vous fiche mon billet qu’il vous répondra, à sa manière. Vous prélèverez alors, à l’aide d’un outil bien tranchant, la tige dont sera issu votre futur compagnon de route.
À partir de ce moment, patience. Laissez-le tranquillement sécher dans un endroit aéré. À l’extérieur, c’est encore mieux. Écorcez-le, et veillez à ce qu’il reste bien droit, ou légèrement courbé (c’est parfois bien utile). Projetez sur lui ce que vous en attendez, aussi.
Viendra le jour ou, bien sec, vous sentirez le moment venu de faire votre première sortie en commun. Si son nom ne vous est pas encore venu à l’esprit, il ne devrait plus tarder.
Écrit par :Patrick Germain 06-11-2007
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