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L’abeille : précieuse et menacée

18Avr, 16 | poils et plumes

La vie de journaliste, sur la Toile ou ailleurs, ne va pas sans grands moments de solitude. Ainsi quand on vous commande un papier “ abeille „. Vous direz que ça n’a pas le poids d’une joyeuseté engendrant quelques dégâts collatéraux – c’est ainsi qu’on appelle les morts, désormais – mais ça reste à voir. En route pour une tentative de synthèse du royaume des abeilles et de ses multiples ramifications, dont certaines ne lassent pas d’interpeller.

ae (239)Nombreux sont ceux qui consacreront un temps fou pour faire sortir sans casse une abeille prise au piège de leur vitrage, posant de la sorte l’un des actes les plus symboliques du « sapiens » trop souvent usurpé qui insiste sur le côté connaissant de l’Homo Sapiens Sapiens : « Je sais que je sais que l’abeille, même si elle peut me piquer, est un animal particulièrement utile. Je n’ai donc  – sauf exception vitale – aucune excuse pour la tuer ».

Oui. Ben – indépendamment du caractère abyssal de cette réflexion d’un point de vue philosophique – pour le coup nous voila mal barrés. Parce que pendant que nous sauvons notre butineuse, une bonne partie du “ génie „ humain consiste (y compris dans notre propre quotidien) à développer sous les acclamations un paquet de comportements mettant les abeilles en danger.
Les abeilles, et par voie de conséquences notre curieux Homo Sapiens Sapiens. Car la survie ou l’évolution de plus de 80% des espèces végétales dans le monde et la production de 84% des espèces cultivées en Europe dépendent principalement des abeilles !

La boucle est bouclée : « malin » et « intelligent », c’est point la même chose. Nous y reviendrons en détail dans le deuxième volet de cet article.

L’ABEILLE ET L’APICULTURE

ae (585)Basiquement, l’abeille est un hyménoptère (insecte à deux paires d’ailes membraneuses).

Sauvage ou domestique, elle est élevée la plupart du temps pour son miel mais aussi pour le  pollen, la gelée royale, la propolis  et la cire. Ne pouvant survivre qu’en société, les abeilles constituent des colonies composées selon les saisons de 70.000 à 6.000 individus. Également appelées essaims, elles  comportent trois castes: la reine, les ouvrières et les faux-bourdons.

Descendantes des premiers insectes organisés visitant les plantes à fleurs, les abeilles actuelles seraient apparues voici quelque 26 millions d’années et n’auraient pas connu de modifications anatomiques notoires depuis.
Il n’en va pas de même quant à leurs moeurs car, vivant initialement à l’air libre, elles disparurent complètement d’Europe lors du refroidissement climatique survenu au tertiaire. Le temps pour “ apis mellifera „ et ses copines adaptées à la vie cavernicole – donc relativement affranchies des aléas climatiques – de reconquérir le terrain. C’était il y a un bon million d’années.

ae (531)Les humains comprirent très vite l’intérêt qu’il y avait à récolter le miel entreposé par les abeille dans les troncs d’arbres et autres cavités naturelles. Ce fut le début d’une longue coexistence.
L’apiculture à proprement parler, qui s’est d’abord limitée à aménager les refuges naturels, serait apparue voici 12.000 ans. Vinrent ensuite des abris spécifiques débouchant sur la mise au point des ruches en paille tressée, citées pour la première fois en 799, puis des modèles à cadres mobiles désormais plus répandus.

 

LES PRODUCTIONS DE LA RUCHE

Comme dit plus haut, cinq produits de la ruche initialement destinés à l’usage interne de la colonie sont récoltés.

Le miel est extrait du pollen ou du miellat (excréments de pucerons, c’est le cas du “ miel de sapin „) par les butineuses qui le(s) déposent dans la bouche d’ouvrières, lesquelles le(s) recrachent mêlé(s) de salive et de sucs digestifs dans des alvéoles où, une fois débarrassé de son excédent d’humidité, il devient le produit fini. C’est entre autres la nourriture principale des abeilles durant l’hiver.

ae (391)En moyenne, un pot de 500 grammes de miel représente quelques 8.700.000 fleurs visitées en 17.000 voyages.
La gelée royale est pour sa part le produit de sécrétions du système glandulaire céphalique  des abeilles ouvrières, entre le cinquième et le quatorzième jour de leur existence. Elle est destinée à la nourriture de toutes les larves de la colonie, sans exception, de leur éclosion jusqu’au troisième jour de leur existence ; des larves choisies pour devenir reines jusqu’au cinquième jour de leur existence ; de la reine de la colonie pendant toute la durée de son existence à partir du jour où elle quitte la cellule royale.
Le pollen, lui, est d’abord une source de protides pour les abeilles. Il entre dans la composition de la bouillie distribuée au couvain.

La propolis quant à elle est une résine végétale recueillie au départ de certains végétaux. Utilisée par les abeilles comme mortier et anti-infectieux pour assainir la ruche, elle est récoltée pour ses propriétés thérapeutiques.

La cire, enfin, est une excrétion produite par huit glandes spécifiques situées sous l’abdomen des jeunes abeilles. Utilisée pour bâtir les rayons de la ruche, dix à onze kilos de miel sont nécessaires pour produire un kilo de cire.

Le deuxième volet de cette série aborde le Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles et quelques causes potentielles de son développement inquiétant et spectaculaire.

Un grand moment de solitude, disais-je en introduction à cette série d’articles : persiste et signe. Car s’il n’est déjà pas évident de synthétiser les généralités concernant l’abeille, il est pratiquement impossible de résumer en quelques centaines de lignes le débat qui tente de cerner les causes du mal qui décime leurs colonies depuis quelques années.
Une chose reste certaine : les populations d’abeilles sont clairement menacées.

ae (748)Une autre ne l’est pas moins. Nous savons que les abeilles sont fragiles et nous savons pourquoi : elles se nourrissent presque exclusivement de nectar et de pollen que les plantes produisent pour elles. Les insectes herbivores, par exemple, ingèrent eux aussi toutes sortes de poisons comme des alcaloïdes et des tanins, et se défendent à l’aide d’enzymes de détoxification. Les abeilles, elles, sont très mal pourvues de ces enzymes.
Quant à déterminer les causes, c’est une autre paire de manches. Car le débat est très sensible et, comme souvent dans ce cas, ouvre la porte à toutes les hypothèses. En ce compris les plus irrationnelles – quand ce ne sont les plus fantaisistes – et même si celles-ci ont au moins le mérite de stigmatiser le désarroi relatif du monde scientifique face à ce qui constitue davantage un syndrome qu’une maladie “ simple „.

LE SYNDROME D’EFFONDREMENT DES COLONIES D’ABEILLES

ae (733)Car si la majorité des acteurs de l’épidémie actuelle est connue de longue date, on maîtrise par contre très mal les synergies qui donnent à leurs actions respectives la virulence d’une réaction en chaîne s’étendant désormais à toute la planète.
Son nom : Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles – ou CCD pour l’expression anglaise “ Colony Collapse Disorder „ – initialement désigné sou le vocable de “ Syndrome de disparition des abeilles „.
Ce syndrome d’effondrement décrit le fait que des abeilles domestiques, subitement et à n’importe quelle époque de l’année, ne rentrent pas dans leur ruche. L’absence de cadavres dans ou à proximité de celle-ci est le second critère définissant le syndrome.

Sans doute des disparitions d’abeilles ont elles été localement décrites dès 1896. Elles ont reçu plusieurs appellations, mais c’est désormais une pandémie et non plus une épidémie qui touche les abeilles domestiques et, probablement, les abeilles sauvages. L’alerte a été donnée dès les années 2000 au moins en Europe, puis par les apiculteurs vers 2006 aux États-Unis, où il s’est aggravé.
Le phénomène a débuté dans un seul élevage de Floride puis s’est répandu de ruche en ruche jusqu’à s’étendre à l’ensemble des États américains et du Canada, avant d’atteindre l’Europe et même Taïwan en avril 2007.
Le caractère particulier de cette vague réside dans trois éléments :
– les abeilles disparaissent massivement, fait nouveau et très anormal chez ces insectes sociaux ;
– les pertes sont brutales : une colonie entière peut disparaître en une seule nuit ;
– aucune explication satisfaisante n’a été trouvée à ce jour.

LE VARROA : RESPONSABLE MAIS PAS COUPABLE ?

ae (721)Premier sur la sellette, le varroa est un genre d’acarien parasite des abeilles dont le mâle vit exclusivement dans les cellules du couvain de l’abeille, alors que les femelles se rencontrent aussi sur l’abeille adulte, dans et à l’extérieur de la ruche.

Véhiculé sur tous les continents par des transferts d’abeilles, il reste une des causes initiales ou partielles possibles, en affaiblissant les abeilles et en propageant des infections virales.
D’autres parasites ont déjà causé des mortalités documentées par le passé, à l’instar de la loque européenne. Mais si l’extension de ces parasites se développe parallèlement au syndrome d’effondrement, elle ne semble pas pouvoir l’expliquer. Entre autres parce que les ruches vides d’abeilles le sont également des parasites si prompts à les occuper en pareil cas dans des circonstances plus classiques.
Autre vecteur potentiel, le frelon s’attaque aux butineuses des espèces d’abeilles domestiques. Mais il s’agit clairement d’un facteur aggravant et non d’une cause première.
Des virus pourraient donc également être en cause, ce que suggère l’aspect épidémique et brutal des foyers de Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles. D’autre part, des ruches victimes de celui-ci semblent mieux se rétablir après une désinfection de la ruche par irradiation.
Le virus “ Israeli acute paralysis virus of bees „ (IAPV), initialement décrit par un chercheur israélien, est fortement corrélé avec le syndrome d’effondrement des colonies.

LES OGM NE SERAIENT PAS AUX PREMIÈRES LOGES

ae (646)Cette liste de facteurs potentiels n’est pas exhaustive. Pas plus que celle des facteurs spécifiquement humains qui, comme il fallait s’y attendre, sont pointés du doigt avec plus ou moins de pertinence.
Ainsi des scientifiques de l’Université de Coblence ont-ils démontré que les ondes produites par un téléphone portable empêchent les abeilles de retourner à leur ruche. Ce qui, soit-dit en passant, devrait donner à réfléchir avant d’offrir un “ géhèssèm’ „ au petit dernier, indépendamment du fait qu’un cordon ombilical est fait pour être coupé.
Les Organismes génétiquement modifiés (OGM) ont également été rapidement suspectés, car leur culture en plein champs dans certains pays a précédé de peu ce nouveau syndrome, et parce que de nombre d’entre eux ont été modifiés pour produire leur propre insecticide.

Sans doute, comme annoncé par les fabricants, aucun effet toxique du pollen génétiquement modifié (GM) n’a-t-il été démontré sur des individus sains. Mais les abeilles affectées par un parasite s’y sont montrées nettement plus sensibles, la mortalité étant alors beaucoup plus élevée. Les chercheurs supposent que le pollen GM pourrait affecter l’immunité de l’abeille, en ne tuant pas celle-ci mais en agressant les cellules des parois de son intestin, facilitant alors l’infection par d’autres pathogènes.
Cette hypothèse n’est généralement pas retenue comme cause principale car des abeilles disparaissent, victimes du CCD, dans des zones où les OGM sont très rares ou totalement absents et ce même si des cas de pollution génétique semblent avérés, et que des cultures illégales d’OGM auraient eu lieu ou ont été tolérées. Par ailleurs l’Europe, où les OGM sont peu présents, a été touchée avant l’Amérique du Nord où ils sont le plus cultivés.
Mais si les OGM produisant leur propre insecticide peuvent avoir de faibles effets néfastes sur les abeilles, les insecticides “ classiques „ largement utilisés en ont également. Car il faut être bien conscient du fait qu’un insecticide est un poison non seulement pour les insectes mais aussi, dans l’immense majorité des cas, pour les autres espèces animales.

PESTICIDES : DES NOUVEAUTÉS PERNICIEUSES ?

ae (617)Suivant le professeur Joe Cummins de l’université d’Ontario, “ Des indices suggèrent que des champignons parasites utilisés pour la lutte biologique, et certains pesticides du groupe des néonicotinoïdes, interagissent entre eux et en synergie pour provoquer la destruction des abeilles „.
Selon lui, les insectes sont aussi directement ou indirectement victimes de l’efficacité sans cesse accrue des nouvelles générations de pesticides, sensées protéger la nature mais dont l’effet se révélerait particulièrement pernicieux.

Et de citer en exemple la pratique de plus en plus courante qui consiste à enrober les semences d’insecticide de façon à éviter l’épandage. Le produit est ainsi incorporé dans toute la plante, depuis les racines jusqu’au pollen que les abeilles rapportent à la ruche en l’empoisonnant, ce qui explique aussi l’absence d’insectes « squatteurs » dans les ruches abandonnées: ils ne survivent pas.
Des mesures d’interdiction, provisoires ou définitives, ont été prises dans de nombreux pays et des études sont en cours par ailleurs.
Mais en ce domaine comme dans celui des OGM, il serait un peu court de désigner industriels et agriculteurs à la vindicte populaire comme c’est trop souvent le cas.
En effet, même si tout est loin d’être “ blanc-bleu „ dans ces secteurs, et outre le fait que tant les OGM que les pesticides semblent n’être que partiellement responsables du CCD, le citoyen “ lambda „ que nous sommes s’en tirerait à trop bon compte en se lavant les mains du sang des abeilles.

Troisième et dernière partie de cette série d’articles consacrés à l’abeille et au Syndrome d’effondrement des colonies: biodiversité, espoir et perspectives d’un homo sapiens réellement « sapiens sapiens » agissant en conséquence.

CHOISIR, C’EST RENONCER : LA BIODIVERSITÉ

ae (610)Car c’est bien de consommation – et donc de notre responsabilité individuelle – dont il s’agit lorsque, pour faire face en toutes saisons et en tous lieux à une demande croissante de productions végétales ou animales naturellement limitées dans le temps et/ou dans l’espace, le secteur agricole se voit contraint bon gré mal gré d’avoir recours à des artifices plus ou moins nocifs à plus ou moins long terme.
Ainsi la taille croissante des ruchers, leur transhumance, la promiscuité des abeilles et les échanges de souches de reproducteurs, le tout en vue de privilégier la productivité mellifère au détriment parfois de la résistance aux agressions diverses, sont-ils a priori favorables à l’apparition et à la diffusion de maladies ainsi qu’à l’apparition et à une large diffusion de résistances des parasites et microbes aux produits vétérinaires utilisés pour protéger les abeilles.
De même les agressions contre la biodiversité semblent-elles jouer un rôle non négligeable dans la diffusion du syndrome d’effondrement. Et, là-aussi, la responsabilité individuelle est engagée.
À force de réclamer des produits standardisés, de tondre les pelouses comme un crâne de bagnard, de traquer la “ mauvaise herbe „ et de crier à l’assassin à la moindre pathologie naturelle qui vient nous rappeler que la vie est la seule maladie invariablement mortelle – si tragique à admettre que ça puisse être parfois – c’est bien elle que nous mettons en danger.
L’apiculteur industriel (et parfois l’amateur) pour compenser le déclin des fleurs disponibles, fournit du sucre et de la mélasse de maïs à forte teneur en fructose, un additif sucré également en cause dans la mauvaise hygiène alimentaire humaine.
Or les premiers résultats d’expériences menées en France semblent confirmer que la réintroduction de la biodiversité dans l’espace rural – qui implique TOUS les organismes vivants – en apportant une plus grande variété nourriture pour les abeilles leur confère une meilleure résistance parallèlement à un meilleur rendement en miel.
Alors, à quoi renoncerons-nous, par nos choix ? Il serait peut-être temps d’y penser.

VERS UN DÉSASTRE PLANÉTAIRE ?

ae (608)En 2007, le taux de ruches abandonnées ou presque désertées atteignait 70 % voire 80 % dans les régions et pays les plus touchés. En Europe, dans les ruchers les plus atteints, jusqu’à 90 % des abeilles sont supposées mortes car non rentrées à la ruche.
Dans le même temps, selon une étude menée sur 115 cultures et dans 200 pays, les trois quarts des cultures sont pollinisées majoritairement par les insectes. C’est le cas pour la plupart des cultures fruitières, légumières, oléagineuses et protéagineuses, ainsi que celles des fruits à coques, des épices, du café et du cacao. Seules 25 % des cultures n’en dépendent pas du tout, principalement les céréales comme le blé, le maïs et le riz.
Au total, c’est 35 % de la production mondiale de nourriture qui provient de cultures dépendant de la pollinisation par des insectes, au sein desquels l’abeille occupe une position dominante.
À titre d’exemple, aux seuls États-Unis, où le nombre de ruches saines s’est effondré, quelques 90 plantes destinées à l’alimentation humaine sont exclusivement pollinisées par les butineuses, ce qui représente par ailleurs une valeur annuelle de 14 milliards de dollars.

Et pour ajouter à tout ça, faute d’avoir fait partie des domaines jugés dignes d’intérêt scientifique et/ou économique, les spécialités appelées à intervenir en la matière connaissent un important déficit de chercheurs. Ainsi, en France, les spécialistes des insectes pollinisateurs ont-ils pour la plupart plus de soixante ans.

La situation est-elle réversible ? Bernard Vaissière (chercheur à l’INRA), dans la conclusion de l’entrevue accordée au magazine en ligne Futurasciences, reste relativement confiant : “ Tant que les espèces n’ont pas disparu, elle l’est… même si le système haplo-diploïde des abeilles ne favorise pas le maintien des petites populations. Et il y a des signes positifs, comme le programme Alarm. Ces actions sont encore modestes mais, comme les insectes pollinisateurs, elles pourraient agir comme un catalyseur… „

Bref, comme dirait l’autre : la situation est grave, mais pas désespérée. D’autant que l’espoir manifesté par Bernard Vaissière semble avoir été entendu.

L’ABEILLE : UN SYMBOLE

ae (601)Certes cette série d’articles ne permet-elle pas de faire l’économie de recherches plus approfondies : pour la rédiger, il a été fait appel à des documents composant une somme de plusieurs centaines de feuillets. Et il s’en écrit quasiment chaque jour de nouveaux. Mais, sauf erreur ou omission toujours possibles sinon probables, elle constitue une synthèse crédible de l’état des lieux en juillet 2008.

Alors, que conclure ?

En premier lieu, même si ça ressemble à une lapalissade, que le problème existe ; qu’il est – enfin – reconnu par tout le monde, et qu’il est d’autant plus alarmant que l’abeille est sans conteste un indicateur écologique de tout premier ordre.

Ensuite, qu’il s’agit d’un syndrome. Autrement dit, qu’il est vain de chercher à désigner un bouc émissaire.

Et enfin qu’il concerne pratiquement toute la planète.

L’abeille, plus que jamais, constitue donc un symbole. Celui de l’unité du Tout.
Ce qui se passe sous nos yeux fera-t-il enfin comprendre aux humains ce que certains d’entre eux énoncent depuis la nuit des temps ? À savoir que tout est intimement lié ? Que le moindre de nos actes – et même de nos pensées, en ce sens que tout ce qui est imaginable est réalisable à plus ou moins long terme – engendre des conséquences parfois insoupçonnables en des lieux insoupçonnés ? Et qu’il ne suffit pas de vouloir bien faire pour bien agir ?

De même que le darwinisme social est une hérésie parfaitement crétine, l’être humain n’est pas le centre du monde – et encore moins celui de l’univers – mais seulement une partie de celui-ci interdépendante de toutes les autres. Il n’y a pas de “ maillons faibles „ : tout maillon qui cède dans la chaîne met l’intégralité de celle-ci en danger, soit directement, soit par rebond.

Comprendre cela n’est pas affaire d’idéologie : c’est à la portée de tout qui se décide enfin à mériter le doublon de “ sapiens „. Et à commencer alors un long cheminement.

Bonne route, Pèlerins !

Écrit par : Patrick Germain /2008
Photos : Francis Gengoux


 

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Dormir, manger, bouger en Ardenne

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