Le pin sylvestre, le bois de mine
Le pin sylvestre (Pinus Sylvestris)
Comme presque tous les résineux qui peuplent les forêts d’Ardenne, le pin est une essence importée. Son aire de répartition naturelle est très étendue en Europe, particulièrement présent en Europe de l’Est.
En fait, il existe une controverse chez les spécialistes depuis peu de temps.
Le pin sylvestre aurait été présent naturellement chez nous jusqu’à l’époque romaine puis aurait disparu pour enfin être réintroduit au cours du 17ème siècle. Des graines retrouvées dans les tourbières profondes confirment cette théorie.
Le bois de mine
Il fut, tout comme l’épicéa, largement planté à partir de la moitié du 19 ème siècle pour valoriser les terres dites incultes de l’Ardenne.
Il s’adapte facilement sur les sols rocheux pauvres, résiste au froid mais peut se briser sous le poids de la neige collante. Il fut en son temps le bois privilégié pour constituer « le bois de mine », débité en courtes billes et écorcé ; peu fissile, il convenait parfaitement pour étançonner les galeries des nombreuses mines du Pays de Liège, du Hainaut et du Limbourg. Il présentait l’avantage considérable de « prévenir » avant de casser. Il crissait, criait, geignait, ce qui permettait aux hommes du fond de remplacer à temps les éléments qui risquaient de se rompre.
Il est une essence de lumière, son feuillage (ses aiguilles) peu dense laissant passer la lumière permet ainsi le développement de la flore au niveau du sol. Il grandit relativement vite, mais pas très droit. Ce qui n’avait pas une importance capitale pour l’utilisation dans les galeries de mines, les billons utilisés étant fort courts. Il est désormais largement supplanté par les cultures d’épicéas et de douglas, sa présence en Ardenne est en constante régression.
Son écorce, structurée en espèces d’écailles, se colore progressivement de rouge-ocre avec l’âge.
Les pins se reconnaissent à leurs longues aiguilles souples (4 à 6 cm) rassemblées dans une même gaine ; le sylvestre possède deux aiguilles. C’est un « bois rouge », le cœur du tronc – le duramen – présente une couleur orangée, mais le bois peut facilement virer au gris-bleu lorsque l’arbre est abattu au printemps et gorgé de sève.
Sapin rouge du Nord
C’est sous le nom de « sapin rouge du nord » qu’il est connu en charpente et menuiserie, ce qui sous-entend que le bois vendu provient des régions nordiques où la croissance plus lente des arbres donne une fibre plus serrée, donc de meilleure qualité.
Pour la petite histoire, des pins sylvestre issus des forêts ardennaises, sciés sur place ont fait il y a quelques décennies, un petite balade en bateau, revenant au port d’Anvers habillés du cachet certifiant l’origine nordique des bois. Un petit trafic qui a été vite découvert, et qui serait sans doute plus difficile à mettre sur pied aujourd’hui vu la traçabilité imposée par la labellisation des produits forestiers.
En parallèle à l’usage de son bois, les huiles essentielles qui sont extraites du sylvestre, lui ont donné la réputation d’un puissant antiseptique pulmonaire.
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Les arbres de dimensions plus importantes sont utilises pour les charpentes, la menuiserie interieure et exterieure, la construction de parquets et la caisserie. Les pays nordiques l’exportent en grandes quantites sous le nom de sapin rouge du Nord.
Très juste, merci pour vos précisions.