Chapelle de Farnières, la légende

Chapelle de Farnières, la légende

Chapelle de Farnières, la légende

Le temps n’a pas conservé le nom de ce comte qui, chassant sur ses terres de Farnières “ en ces temps-là „, fut informé par un manant de la découverte de la statuette d’une Vierge Noire au pied d’un chêne majestueux. Un lieu bien insolite pour un tel objet, sans doute, mais pas au point d’ébranler le seigneur qui décida de l’abriter dans la chapelle de son château.

L’affaire aurait pu en rester là : après tout, en ces temps troublés où la plupart des châtelains n’étaient guère que des rapaces, l’apparition pouvait avoir mille raisons tout-à-fait pragmatiques.

Ce qui l’était moins, par contre, c’était l’obstination de cette Vierge Noire à disparaître mystérieusement de la chapelle castrale pour rejoindre son chêne, là-haut. Un signe, à n’en point douter. Après avoir reçu l’aval de son chapelain, le comte décida donc de faire construire un bel oratoire pour abriter la Vierge là où elle avait manifestement décidé d’élire domicile.

L’endroit bientôt devint célèbre et le seigneur ne manquait pas de rendre de fréquentes visites à la chapelle lorsque, le soir venu, les lieux retrouvaient leur quiétude : l’homme, quoi que jeune encore à ce qu’on dit, était d’un naturel farouche.
Mais la vie fait parfois de curieux détours.
Ainsi le comte se piqua-t-il un jour de découvrir le monde et d’y faire sa vie loin de ces terres dont la sauvagerie lui était devenue insupportable. Il advint donc ce qu’il advient généralement en pareil cas : ruiné par les miroirs aux alouettes, il s’en revint quatre ans plus tard vers le domaine qu’il trouva, en dépit des efforts de son avoué pour juguler l’hémorragie, dans un triste état.
Pas guéri pour un sou, le seigneur rêvait pourtant de repartir vers ces lieux ou tout était facile, parmi les ors et les draperies. Cette fois, pour sur, il trouverait d’autres amis, fiables et tout prêts à lui offrir la place qu’il estimait lui revenir.

Mais les fonds n’arrivaient que trop lentement à son goût aussi un jour, tandis qu’il chevauchait, se prit-il à souhaiter la rencontre avec le diable en personne auquel, moyennant vingt ans de bonheur, il vendrait volontiers son âme. Après tout, cette Vierge Noire aux pieds de laquelle il s’en était retourné prier quelque temps ne semblait guère pressée d’intercéder pour lui, alors…
Alors toute âme bien née sait qu’il est périlleux d’évoquer Satan ! Les oreilles du Prince des Ténèbres sont partout. Et elles traînaient ce matin-là.

An engraved vintage Bible illustration drawing of Satan the devil, from an antique book dated 1836 that is no longer in copyrightQuelques jours plus tard, alors qu’il arrivait près d’un arbre creux, un cavalier dont l’identité ne faisait aucun doute lui mit en mains le plus redoutable des marchés : “Vingt ans de bonheur, c’est bien ce que tu veux ? De ce bonheur qui ne se peut sans menue monnaie ? Vois ce pacte : en échange de tout l’or que peut contenir cet arbre mort tu me rejoindras ici dans vingt ans jour pour jour. J’y prendrai livraison de ton âme et de celles, pour le cas ou tu trouverais femme et aurais descendance, de tous les tiens. Signe ! „

Après tout, après quelques déconvenues, le comte s’était bien promis de rester garçon. Et il signa.

Et son domaine s’agrandit, au point de faire des envieux parmi les seigneurs d’alentours. Et il vit le monde, et le monde l’accueillit cette fois avec tous les égards. Tout était faste et s’il subsistait quelques bonnes personnes pour supposer que tout ce bien-être soudain était du à l’intercession de la Vierge Noire, nombre d’autres pressentaient la triste réalité.
Ce qui, paradoxalement, ne l’empêcha pas de rencontrer puis d’épouser une noble demoiselle au pays de Lesse dont on savait à la fois la grande beauté et la grande piété. Laquelle lui donna bientôt un fils. Fallait-il qu’il ait tout oublié ? Qu’il soit devenu fou ? L’amour tient un peu de tout ça, et de tant d’autres choses. Car c’était bien lui qui avait frappé à la porte de ce coeur que tous croyaient ruiné. Et il lui avait ouvert.

Mais vingt ans passent vite et, à mesure que la date fatidique s’annonçait, on vit le comte délaisser fêtes et tournois pour ne plus s’intéresser qu’à sa famille, rongé d’avoir condamné deux innocents à la damnation pour satisfaire ses désirs orgueilleux. Jamais sans doute ne leur fut-il plus attentif. Jamais sans doute ne fut-il aussi malheureux.

Vint le jour fatidique, où tout allait être consommé : nul ne peut échapper au diable quand il a fait affaire avec lui. Prétextant la douceur du soir et l’envie d’aller chevaucher un peu en famille, le comte décida son épouse et son fils à l’accompagner. Ce qu’ils firent d’autant plus volontiers que la chose n’était pas exceptionnelle et que le comte feignait une humeur enjouée.

Le chemin vers l’arbre creux passait non loin de la chapelle de Farnières, où il laissa son épouse et leur enfant se recueillir tandis qu’il les attendrait à l’endroit dit : quelques prières ne pouvaient nuire à ces deux innocents, tandis que lui n’en attendait plus rien.

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La statuette de tous les malheurs

Pourtant…

Pourtant, à l’heure précise à laquelle la folie du comte aurait du trouver son sinistre aboutissement, la forêt résonna d’un cri horrible qui fit trembler arbres et rochers : fou de rage et de terreur, Satan fixa une dernière fois un point par-dessus l’épaule du comte avant de disparaître tandis que la parchemin maudit se consumait au pied de l’arbre mort.
Se retournant, il s’aperçut que celle vers laquelle il n’avait osé se retourner lorsqu’elle était arrivée quelques minutes plus tôt n’était pas sa femme, mais la Vierge Noire qui, à présent, lui parlait : “ Sire, je n’ai jamais oublié ce que vous avez fait à mon intention dans votre pieuse jeunesse. Et même si je vous ai refusé une richesse dont la seule fin était de satisfaire votre vanité, j’ai placé sur votre route une de mes fidèles servantes : c’est elle qui vous a sauvé, en ouvrant votre coeur au repentir et aux saintes affections de la famille. Et c’est ainsi que j’ai obtenu de venir vous délivrer en ce lieu en attendant d’obtenir votre grâce entière là-haut „.

Puis la vision s’évanouit, et le seigneur retrouva sa femme en oraison à la chapelle tandis que son fils dormait paisiblement sur une marche de l’autel.

Dès cet instant, un tout autre bonheur s’empara du comte et une harmonie sans tapage se mit à régner sur sa famille et le domaine. Faut-il préciser que le seigneur ne laissa plus un jour passer sans venir rendre hommage à la Vierge qui l’avait sauvé, lui et toute sa famille des griffes de Satan ?
“ Il vécut de longues années, entouré d’une progéniture nombreuse, formée à marcher droit et ferme dans le sentier du devoir et de l’honneur „, conclut le rapporteur de cette histoire pleine d’enseignements.

Allons, il se fait tard : bien à vous, Pèlerins. Et gardez-vous d’acquérir jamais les vanités de ce monde au prix de votre âme, ainsi que ça ne se pratique que trop de nos jours. Cette manière d’orgueil se paie tôt ou tard, et la Vierge Noire n’est pas toujours au rendez-vous.

Mais tout ça ne sont que des légendes, n’est-ce pas ? Sans doute, sans doute…


Ecrit par :Patrick Germain 20-06-2008
Source :
•    Version écrite sur base de la légende locale et de lla version donnée par Marcellin La Garde (« Le Val de la Salm » – edition 1938)
Sur la toile :


 

Où est Farnières

Farnières

Farnières.
La Chapelle
Le Königstiger de La Gleize

Le Königstiger de La Gleize

Le Königstiger de La Gleize

Abandonné par son équipage le 22 décembre 1944, le Tigre II « Royal » de La Gleize aurait fini dans une aciérie si une habitante du lieu ne l’avait troqué aux GI’s, dans un marché plutôt cocasse. Bien joué : il ne reste désormais que six exemplaires du Königstiger visibles de par le monde.

 

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Le Panzerkampfwagen VI Königstiger est sans conteste le plus puissant char d’assaut allemand de la Seconde Guerre mondiale produit en série. Certains affirment tout simplement que c’est le meilleur char lourd de ce conflit, en dépit de faiblesses certaines. À titre indicatif, le canon du Königstiger perforait entre 132 et 153 mm de blindage incliné à 30° à 2000 m de distance.

Le 16 décembre 1944, quinze des 45 chars Tiger II prévus au tableau organique du 501ème Schwere Panzer Abteilung (bataillon de chars lourds) de von Westernhagen se mettent en branle. En support du Kampfgruppe (groupe de combat) de l’Obestrurmbannführer (lieutenant-colonel) Joachim Peiper, fine fleur de la 1ère SS Panzerdivision « Leibstandarte SS Adolf Hitler », ils vont constituer l’un des fers de lance de l’offensive allemande.

 

 

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Toutefois, en détruisant les ponts dont il avait besoin, le Génie US parvient à obliger le Kampfgruppe Peiper à s’engager dans la vallée de l’Amblève où, faute d’essence et d’approvisionnement, son avance est arrêtée à Stoumont. Retranché « en hérisson » à La Gleize, après deux jours de combats violents Peiper est sur le point d’être complètement encerclé : il bat alors en retraite, à pied, abandonnant entre autres 135 véhicules blindés sur place. Des 5.000 hommes du départ, seuls 800 parviendront à rejoindre les lignes allemandes.


Peiper. Condamné à mort en 1946 par le tribunal américain de Dachau pour les crimes commis durant l’offensive, sa peine est commuée en emprisonnement. Libéré, il se retire en France où il trouvera la mort dans l’incendie criminel de sa maison.


 

 

 

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L’épaisseur de son blindage le rendait indestructible… à condition de trouver de l’essence.

 

Abandonné par son équipage aux abords de la place de La Gleize le 22 décembre, suite à un tir US ayant détruit son canon, le Königstiger du Sturmbannführer (commandant) Dollinger fut sabordé durant la nuit du 25 avant de servir de cible d’entraînement aux soldats américains, qui tentèrent en vain de percer au bazooka le blindage de sa plaque avant de tourelle.

 

La Gleize-musée

Le Panzer, passe enfin des jours pacifiques sur l’esplanade devant le musée 44, créé grâce à l’énergie de Gérard Grégoire et Philippe Gillain… Et une bouteille de cognac en ce qui concerne la présence du »Panzer ».

 

Plus tard, tracté par les équipes de nettoyage US en vue d’être envoyé à la mitraille, il est « intercepté » juste à temps, et en échange d’une bouteille de cognac, par Madame Jenny Gennen-Dewez. Dans les années 70, sous l’impulsion de Gérard Grégoire, une lente et minutieuse restauration rendra au « 213 » son aspect d’origine.

REVUE DE DETAIL

Panzerkampfwagen VI Tiger II Ausf. B Königstiger

Fabrication

Porsche, et Henschel
Période de production : de janvier 1944 à mars 1945
Quantité produite : 487
Caractéristiques générales
Équipage : 5
Longueur : 10,28 m (caisse 7,62)
Largeur : 3,65 m (3,75 avec les chenilles de combat)
Hauteur : 3,09 m
Masse au combat : 70 tonnes
Blindage : 40 à 180 mm

Armements

deux modèles de tourelle (Porsche, puis Krupp à partir du n° 51)
canon de 88 mm – 86 obus
deux (ou trois) mitrailleuses MG 42
Le Tigre de La Gleize est un Henschel équipé d’une tourelle Krupp
à canon de 88mm pouvant tirer 86 coups
et 2 mitrailleuses MG 34 de 7,92 mm – 5850 coups

Mobilité

Moteur V12 Maybach HL 230 P30
Puissance 700 cv (kW) à 3.000 tours/min.
Puissance massique 10 cv/tonne (très faible)
Carburant : essence
Capacité totale des (7) réservoirs : 860 litres
Consommation moyenne : 680 l/100 km
Vitesse sur route : 41 km/h (17 en tout terrain)
Autonomie : 110 km (80 en tout terrain)


 

Galerie


 

Où est La Gleize

La Gleize

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Le « Tigre Royal » et le musée Décembre ’44

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